À la découverte du poivre noir de Lampong
Sumatra





Ce qui frappe immédiatement, c’est la hauteur des plants de poivre. Certains s’enroulent autour des arbres sur plus de 7m de hauteur. Il doit s’agir de plans vieux de plusieurs décennies. Dans la province de Lampong, on produit essentiellement du poivre noir car le processus de fabrication est plus simple que celui du poivre blanc qui nécessite beaucoup d’eau et des infrastructures appropriées (exemple : bac de trempage).
Une fois cueilli, le poivre vert frais est séché au soleil sur des nattes devant les maisons en bois. Sous l’effet du soleil, l’eau contenue dans les grains de poivre vert frais s’évapore. Après 4 ou 5 jours de séchage, le poivre vert se dépigmente et l’on obtient les premiers grains de poivre noir.



La cueillette, un réel savoir-faire




La cueillette des cerises de café et du poivre vert frais nécessite un vrai savoir faire. Hayat m’explique que les fruits doivent être cueillis à maturité optimum. Afin d’obtenir un produit de grande qualité, il privilégie un ramassage entièrement manuel. Il s’impose plusieurs passages car selon lui, seules les cerises rouges vives arrivées à maturité et les grains de poivre vert intense transmettront un parfum et des arômes d’exception.


Agro-écologie ou agro-forêt
Hayat et les autres agriculteurs de son district ont diversifié les cultures autour de leurs villages et opté pour un système agro-écologique (agro-forêt). Ils ont mis en place un système de production qui s’appuie sur les fonctionnalités offertes par leur écosystème. Ainsi, l’arbre à café pousse à l’ombre des plans de poivres qui eux même poussent à l’ombre de grands arbre et sont entourés de rizière, de bananiers, de papayers et de cocotiers. Au centre de cet écosystème coule une rivière. Selon lui et ses voisins récoltants, il est préférable d’utiliser au maximum la nature et les capacités de chaque plante. Ils préfèrent éviter la surexploitation des sols et le recours à la monoculture. Ils considèrent l’exploitation des plantes dans son ensemble afin d’en améliorer la productivité tout en préservant les ressources naturelles qui les entoure.
C’est leur moyen de lutter contre la déforestation qui fait rage sur l’île de Sumatra. Pour répondre à la forte demande mondiale d’huile de palme, le gouvernement indonésien autorise la destruction de la forêt primaire au profit de la monoculture de palmiers à huile.
